L’hôtel des Tournelles, propriété royale, occupait la place des Vosges depuis le XIVe siècle. Quand Henri II blessé dans un tournoi y décéda sa veuve Catherine de Médicis en ordonna la destruction. Un marché aux chevaux occupa ensuite les lieux, où se rencontrait aussi les duellistes. À cette époque, la capitale manquait déjà d’espaces verts. Aussi Henri IV décida-t-il la création d’une place dévolue aux fêtes à cet endroit. Les meilleurs architectes conçurent 36 pavillons avec arcades dont ceux du roi et de la reine, plus élevés, ponctuaient l’élégante symétrie. Le succès de la place fut immédiat. Les nantis du royaume firent construire des hôtels à proximité, débutant ainsi le développement du quartier du Marais. De tout temps, la place fut à l’abri de grands personnages. Ainsi, Madame de Sévigné naquit au numéro un bis et Madame de sablé, chef de file des précieuses, ces femmes savantes caricaturées par Molière, y tint salon. Bossuet, Théophile Gautier, Alphonse Daudet, Colette et Georges Simenon y résidèrent aussi. Au n°6, à Victor Hugo occupa de 1832 à 1848 l’ancien hôtel de Marion Delorme, courtisane célèbre sous Louis XIII, dont il avait fait l’héroïne d’un de ses drames. Dans cette maison devenue aujourd’hui musée, est reconstitué l’intérieur du géant de la littérature qui témoigne de son goût pour la décoration.
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