En dépit de son nom, il est le plus ancien pont parisien. Certes la capitale en possédait d’autres, aujourd’hui disparus, avant son achèvement en 1600. Mais celui-là représentait bien des innovations : des pierres à la place du bois, aucune maison sur son tablier, ni de couverture et, surtout, des trottoirs. Il reliait les deux rives en traversant la pointe ouest de l’île de la Cité. Les riverains le baptisèrent Pont-Neuf, et le sobriquet lui resta. Il faillit pourtant s’appeler « pont des Pleurs » car, le jour de l’ouverture des travaux, Henri III enterrait plusieurs de ses mignons qui s’étaient entretués dans un duel mémorable.
Pour cause de troubles religieux et politique, la construction connue une interruption de 10 ans, ce qui nuisit à la rigueur de son alignement. Henri IV lui adjoint l’élégante place Dauphine. Mais le bon roi Henri ne vit pas sa statue équestre, première effigie sur la voie publique, puisqu’elle fut érigée sur le terre-plein de L’lle quatre ans après son assassinat. Le plan de cette œuvre de l’italien par Jean de Bologne fondu à la Révolution finit en canons. Une statue sur le même modèle lui succéda en 1818. Aujourd’hui, il ne reste rien de la pompe de la Samaritaine, première machine élévatrice d’eau de la capitale, qui se trouvait sur le pont. Ni, rive gauche, de la prairie dite Pré-aux-clercs, rendez-vous des duellistes
Source de l’image d’illustration : Pierre Blaché from Paris, France, CC0, via Wikimedia Commons